Strauss-Kahn Contre l’Extrême Droite aux Législatives

par | Juin 25, 2024 | Politique | 0 commentaires

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C’est une prise de parole rare de la part de Dominique Strauss-Kahn (DSK), ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) et ancien ministre de l’Économie et des Finances, qui s’exprime pour la première fois depuis longtemps sur la scène politique française. DSK, qui s’était retiré de la vie publique après le scandale du Sofitel de New York en 2011, a publié une tribune dans le magazine Challenges pour exhorter les électeurs à voter contre le Rassemblement national (RN) lors des prochaines élections législatives, le 7 juillet. Strauss-Kahn.

Dans sa tribune, DSK reconnaît que le choix à faire pour ces élections peut être difficile pour de nombreux électeurs, y compris lui-même. Il encourage chacun à voter pour le candidat qui lui convient le mieux au premier tour. Cependant, il appelle à une mobilisation contre le RN au second tour, quel que soit l’adversaire en lice, y compris les candidats de La France insoumise (LFI).

DSK ne mâche pas ses mots en dénonçant certains membres de l’alliance des gauches, qu’il qualifie de « vrais totalitaires » avec une « dose significative et révoltante d’antisémitisme ». Cependant, il réserve ses critiques les plus sévères pour le RN, qu’il décrit comme une « coalition homogène de vrais totalitaires, tous détestables », dont l’ADN est « fondamentalement xénophobe et antisémite ». Il souligne que le RN n’a jamais condamné son héritage historique et que sa politique de préférence nationale reste au cœur de son programme.

Pour DSK, l’accession au pouvoir de l’extrême droite serait synonyme de « changement de régime » en France, une perspective qu’il juge inacceptable. Il voit un « incroyable paradoxe » dans le fait de laisser le RN arriver au pouvoir au nom de l’antisémitisme présumé d’une partie de La France insoumise.

Estimant que le camp présidentiel et Les Républicains (LR) sont incapables de trouver une majorité stable, DSK appelle les électeurs à choisir le moindre mal et à ne pas s’abstenir. Il affirme que le « meilleur ennemi est celui qui met en cause de façon principielle les fondements mêmes de la République », à savoir le RN.

Bien qu’il critique les programmes économiques des deux principaux blocs, DSK considère que la réalité économique s’imposera au vainqueur des élections et n’en fait donc pas un critère de vote déterminant. Il conclut en comparant la situation politique actuelle au second tour de l’élection présidentielle de 2002, où Jacques Chirac avait affronté Jean-Marie Le Pen, ainsi qu’à l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler en 1933. Pour éviter le pire, il appelle les électeurs à voter contre le RN, même si cela signifie soutenir des candidats de LFI.

Cette prise de position marque un retour surprenant de DSK dans le débat public, avec un message clair : empêcher l’extrême droite d’accéder au pouvoir, coûte que coûte.

Dans les jours qui ont suivi la publication de cette tribune, les réactions n’ont pas tardé à se faire entendre. Les partisans de DSK ont salué son courage et sa lucidité, tandis que ses détracteurs ont critiqué ce qu’ils considèrent comme une prise de position opportuniste.

Réactions Politiques et Médiatiques

Réactions des Partis Politiques : Le Parti socialiste, d’où est issu Dominique Strauss-Kahn, a accueilli favorablement cet appel. Plusieurs responsables socialistes ont souligné l’importance de l’unité républicaine face à la montée de l’extrême droite. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a déclaré : « Dominique Strauss-Kahn rappelle avec force une vérité essentielle : la défense de la République passe avant les clivages partisans. »

De l’autre côté de l’échiquier politique, le Rassemblement national a réagi vivement. Marine Le Pen, la présidente du parti, a dénoncé une « tentative désespérée » de maintenir le statu quo politique en diabolisant son mouvement. « Les Français ne se laisseront pas berner par les élites qui les ont trahis », a-t-elle affirmé lors d’un rassemblement à Lille.

Quant à La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a réagi avec une certaine ambiguïté, tout en rejetant les accusations d’antisémitisme portées contre son mouvement. Il a affirmé : « Nous combattons l’extrême droite avec la même détermination, mais nous n’avons pas de leçons à recevoir de ceux qui ont participé à des gouvernements d’austérité. »

Réactions des Médias : Les médias ont également largement commenté la tribune de DSK. Certains éditorialistes ont salué son retour sur le devant de la scène avec un message de responsabilité civique. Le quotidien Le Monde a titré : « DSK, la voix de la raison face à l’extrême droite ».

D’autres, cependant, ont critiqué l’ancien directeur du FMI pour ce qu’ils considèrent comme une tentative de réhabilitation personnelle. L’éditorialiste de Libération a écrit : « Strauss-Kahn tente de se refaire une virginité politique en jouant les sauveurs de la République. Mais qui peut oublier ses affaires passées ? »

Impact sur les Élections

L’appel de Dominique Strauss-Kahn pourrait avoir un impact significatif sur le comportement électoral lors des législatives. De nombreux analystes politiques estiment que son intervention pourrait mobiliser les électeurs de gauche et du centre-droit, souvent tentés par l’abstention, à se rendre aux urnes pour barrer la route au RN.

Sondages et Analyses : Les premiers sondages post-tribune montrent une légère hausse de l’intention de vote en faveur des candidats LFI dans les duels potentiels avec le RN. Le politologue Pascal Perrineau note : « L’effet DSK pourrait bien jouer un rôle de catalyseur pour une partie de l’électorat modéré, traditionnellement réticente à voter pour les extrêmes. »

Cependant, l’efficacité de cet appel dépendra en grande partie de la capacité des différents partis à mobiliser leurs électeurs. Les campagnes sur le terrain et les débats médiatiques des semaines à venir seront déterminants.

La prise de parole de Dominique Strauss-Kahn est un rappel puissant des dangers que représentent, à ses yeux, l’extrême droite pour la République française. En exhortant les électeurs à voter contre le RN, même au prix de soutenir des candidats qu’ils réprouvent, DSK s’inscrit dans une longue tradition de front républicain contre les extrémismes. Reste à voir si son appel sera entendu et s’il parviendra à infléchir le cours des élections législatives à venir.

Source : Ouinews.fr / Le point


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